Chorégraphie : Valeria Giuga
Textes et voix : Anne-James Chaton
Danse : Valeria Giuga, Aniol Busquets, Rita Cioffi
Création musicale : Alva Noto
Costumes : Coco PetiTpierre
Lumières : Sylvie Debare
Son, régie plateau : Éric Da Graca Neves
Production : Labkine
Coproduction : Lebeau & associés / Le Musée de la danse, CCN de Rennes et de Bretagne / CDCN La Place de la danse, Toulouse / Théâtre Jean Vilar, Vitry-sur-seine / CCN de Nantes / CCN Viadanse de Belfort en Franche-Comté / Nouveau Studio Théâtre, Nantes / Fondation Beaumarchais – SACD (aide à l’écriture chorégraphique)
Partenariats : Théâtre Le Vent des signes, Toulouse / 104 - CENTQUATRE, Paris / Carreau du temple, Paris
ZOO se situe à la lisière entre le bestiaire et l’étude d’éthologie. Bestiaire dans son sens médiéval des recueils de fables et de moralités mettant en scène les « bêtes » réelles et imaginaires ; une étude d’éthologie car cette science, qui s’intéresse aux comportements des animaux, n’exclut pas l’humain.
Publié en 1945, La ferme des animaux est un apologue à l’humour grinçant. Alors que le second conflit mondial s’achève à peine, l’auteur britannique, qui a connu l'assassinat de Trotski, les grandes purges staliniennes de l'avant-guerre, les prises de pouvoir d’Hitler, de Mussolini et de Franco, dénonce au travers des ces écrits les excès du totalitarisme. Dans La ferme des animaux Orwell narre le soulèvement des bêtes d’une exploitation agricole contre le propriétaire des lieux qu’elles finissent par chasser en prenant le contrôle des bâtiments et de leurs vies. Au fil des pages, le lecteur réalise que l’œuvre est bien davantage qu’une simple fable animalière. Les nombreuses références politiques distillées en font un texte sans concession pour le régime communiste.
Dans « ZOO » Valeria Giuga et Anne-James Chaton concentrent leur attention sur la question de l’apprentissage comme outil d’émancipation individuel et sociétal, toutes les bêtes de La ferme des animaux transcendent leur condition en apprenant à lire à écrire, se promettant ainsi, mutuellement, un avenir radieux. Le roman d’Orwell montre de quelle façon insidieuse l’alphabet appris par les cochons, les chèvres et les poules, devient l’instrument de leur soumission. La prose d’Orwel sera mise en écho avec d’autres œuvres mêlant devenir animal et tragédie humaine ; la philosophie d’Aristote, Histoire des animaux, Le mouvement des animaux, le discours historique de John F. Kennedy du 12 septembre 1962 à Houston, Texas ; L’Ursonate de Kurt Schwitters ou Le dictateur de Charlie Chaplin alimenteront la partition textuelle et sonore de la pièce.
Valeria Giuga met en écho à l’œuvre d’Orwell les travaux d’une figure emblématique de la danse expressionniste allemande : Mary Wigman. Dans ses solos d’avant-guerre de la « danse de la sorcière » (1926) à «Danse de mort » (1928), la chorégraphe s’interroge sur la peur grandissante des forces du mal qu’elle sent monter. L’artiste, comme George Orwell en littérature, témoigne au travers de ces œuvres des tensions et contradictions de son époque ; elle représente un point d’appui privilégié pour décortiquer les processus de naissance d’un langage, de ses balbutiements à ses syntaxes les plus abouties, et des possibles errances de l’appropriation à des fins malveillantes d’un pouvoir signifiant.
Il ne s’agira pas dans « ZOO » de reprendre une œuvre de Mary Wigman en particulier, mais d’analyser la technique de corps qu’elle a développée tout au long de sa vie au sein de son école. Les exercices de cours sont notés en cinétographie Laban, ils nous permettent de toucher à la base d’un langage, au vocabulaire fondamental qui sous-tend une matière chorégraphique. Ils sont le témoin d’une technique, d’une esthétique et d’une époque.
VALERIA GIUGA est formée à la danse classique et moderne au Centre Régional de la Danse de Naples, puis elle participe au cours de perfectionnement de la compagnie Aterballetto en Italie. En 2004, elle suit la formation ex.e.r.ce au Centre Chorégraphique National de Montpellier, dirigé par Mathilde Monnier.
Elle est interprète auprès de David Rolland, Benoît Bradel, David Wampach, Sylvain Prunenec... Elle est assistante à la chorégraphie de Marion Levy, Sylvain Prunenec et de David Rolland.
En mai 2015, elle est diplômée en notation du mouvement Laban au CNSDMP. Depuis elle mène à la fois des travaux d’écriture de partition et de remontage d’œuvre, et anime des ateliers de cinétographie Laban et de symbolisation du mouvement auprès de différents publics. Elle collabore avec la compagnie Labkine de Noëlle Simonet depuis deux ans, compagnie avec laquelle elle développe des projets de création chorégraphique en relation avec le répertoire des pièces notées en cinétographie Laban. Elle crée en 2016 une série de performances « Has Been » qui interroge la question de la désuétude des esthétiques à partir d’oeuvres du XX ème siècle. Valeria Giuga créée en 2017 la pièce longue « She was dancing », composée à partir de la partition notée du solo de La Mère d’Isadora Duncan et du portrait de la chorégraphe qu’a écrit l’auteur américaine Gertrude Stein. Elle développe un procédé d’écriture pour une nouvelle partition en cinétographie mêlant le texte et la danse.
ANNE-JAMES CHATON a publié plusieurs recueils aux éditions Al Dante et a rejoint le label allemand Raster-Noton en 2011 avec Événements 09 puis Décade, publié en 2012. En 2016, il publie Elle regarde passer les gens aux éditions Verticales et reçoit le prix Charles Vidrac de la Société des Gens de Lettres.
Son écriture poétique et sonore s’est développée en collaboration avec d’autres artistes de scènes différentes, du rock à la musique électronique, du théâtre à la danse. Il a travaillé avec le groupe hollandais The Ex et a publié deux albums, Le Journaliste (2008) et Transfer (2013), avec le guitariste anglais de The Ex, Andy Moor. Il a collaboré aux albums Unitxt (2008) et Univrs (2011) de l’artiste allemand Carsten Nicolaï alias Alva Noto. En janvier 2009, il crée le trio Décade, avec Andy Moor et Alva Noto. Il a également créé les pièces Black Monodie, avec Philippe Menard, pour Les Sujets à Vif de la 64e édition du festival d’Avignon, et Le cas Gage, ou les aventures de Phinéas en Amérique avec le chorégraphe Sylvain Prunenec, pièce créée à l’occasion de l’édition 2013 du festival Uzès Danse à Uzès. En 2015 il crée la pièce HERETICS avec Andy Moor et Thurston Moore, guitariste et chanteur du groupe américain Sonic Youth. En 2016 il créé la pièces ICÔNES, un quartet composé avec la performeuse Phia Ménard, le chorégraphe François Chaignaud et le chanteur Nosfell.
ANIOL BUSQUETS-JULIÀ, débute son parcours à l’Ecole Eulàlia Blasi de Barcelone en 1996, il obtient en même temps son Diplôme d’État en patinage artistique. Il poursuit sa formation à la Salzbourg Experimental Academy of Dance SEAD’s en 1999, à la Performing Arts Research and Training Studios P.A.R.T.S à Bruxelles en 2000, au Conservatoire Supérieur de Danse I.T. de Barcelone en 2004, et finalement traversera la formation Ex.e.r.ce au CCN de Montpellier en 2005.
Son travail chorégraphique débute en 2003 avec des petites formes. Il crée Pendule en 2005. Il s’installe à Strasbourg et crée Irrlicht en 2009, qui lui vaut une carte blanche et un laboratoire de recherche au Th. Pôle Sud de Strasbourg pendant la même année. Il s’installe à Paris et coréalise Galop en 2010 avec S. Despax, et O Desejo Ignorante en 2011 avec M. Lança. Il collabore avec plusieurs chorégraphes catalans comme Montse Colomer, Ramón Oller, Eva Bertomeu et Maria Rovira, mais aussi des français et européens comme Mathilde Monnier, David Wampach, Hélène Iratchet, Rita Cioffi, David McVicar, David Rolland, Louis Ziegler, Catherine Dreyfus, Aurélien Richard, entre d’autres. Il continue à travailler pour d’autres chorégraphes et des spectacles qui sont actuellement en tournée comme Shake It Out de Christian Ubl, Revue Macabre de Aurélien Richard, Folk-Projet de Louis Ziegler, Paysage de la Disparition de Thibaud Le Maguer, Les Lecteurs de David Rolland ou encore La Traviata de David McVicar.
RITA CIOFFI, née en 1960 à Rome. Après une solide formation de danseuse classique, quelques expériences de théâtre et de cinéma qui lui ont permis de toucher à tout (chant, danse jazz, claquettes ) et un séjour aux Etats-Unis, elle arrive en France et s'installe à Paris dans les années 80. Attirée par la danse contemporaine elle suit surtout les cours de Peter Goss. Elle travaille alors avec la
compagnie de danse baroque Ris et Danceries (Francine Lancelot et François Raffinot ), mais aussi avec Paco Decina, tout en gardant des liens avec l'Italie et notamment le chorégraphe Enzo Cosimi. Elle rencontre Dominique Bagouet en 1989 et intègre la compagnie au Centre National Chorégraphique de Montpellier. Après la disparition de Dominique en 1992, elle préfère prendre un temps de réflexion qui la mène à se passionner pour la pédagogie ; elle travaille donc comme professeur invité dans différentes structures et compagnies (CCN Montpellier sous la direction de Mathilde Monnier, compagnies Découflé, Yvann Alexandre, CDC de Toulouse, les Carnets Bagouets ...) et anime des ateliers pour l'association Via Voltaire destinée aux personnes atteintes de pathologies lourdes. Après une création en 94 avec Olivia Grandville elle entreprend son propre travail chorégraphique, après un solo et un duo elle fonde la compagnie Aurélia en 96. Depuis elle se partage entre les activités de chorégraphe, d'interprète et d'enseignante.
COCO PETITPIERRE est plasticienne. Sous l’appellation Clédat & Petitpierre elle co-signe avec Yvan Clédat des œuvres singulières associant sculptures, performances et spectacles présentés depuis une vingtaine d’années en France et à l’étranger : Centre Pompidou (Paris et Malaga), le CENTQUATRE, Musée du Louvre, La force de l’Art, Nanterre Amandiers, Hebbel am Ufer (Berlin), M museum (Louvain), Theater Spektakel (Zürich), L’Arsenic (Lausanne), Teatro Grande (Brescia), Nuit Blanche (Taipei) , Mapa Teatro (Bogota), Festival Esplanade (Singapour), etc.
Parallèlement, elle réalise des costumes pour de très nombreux chorégraphes et metteurs en scène dont Sophie Perez, Philippe Quesne, Odile Duboc, Xavier Le Roy, Sylvain Prunenec, Alban Richard, Olivia Grandville et Olivier Martin Salvan.
LABKINE
En 1998, Noëlle Simonet monte Labkine pour créer des pièces et monter des projets en relation avec le répertoire des pièces modernes et contemporaines notées en cinétographie Laban. Cette « littérature » de la danse offre un choix d’oeuvres issues de périodes et d’origines diverses. Le public découvre la variété du mouvement et des idées contenue dans ce répertoire. Cet accès à la culture est un appui essentiel pour mieux aborder et apprécier la diversité et la créativité contemporaine. Paradoxalement en allant vers le passé on va vers l’inconnu et on ouvre les champs d’exploration du mouvement.
En 2014 la compagnie déménage dans la région Occitanie. Depuis 2016 Noëlle Simonet confie la partie "création de spectacles chorégraphiques" à la chorégraphe et danseuse Valeria GIUGA qui porte dans ses projets d'écriture chorégraphique un lien avec la partition.
En 2016 Valeria GIUGA crée HAS BEEN, série de performances, en 2017 la pièce SHE WAS DANCING et porte le projet de création ZOO en 2018. Valeria GIUGA développe une écriture nouvelle dans laquelle gestes et mots dialoguent. Elle collabore avec les auteurs et poètes contemporains Jean-Michel Espitallier et Anne-James Chaton.
De nombreux partenaires se joignent aux projets : Mac Val (94), 104-CENTQUATRE Paris (75), CDCN de Toulouse (31), CCN Viadanse de Belfort en Franche-Comté (90), CCN de Rennes le Musée de la Danse (35), Espaces Pluriels de Pau (64), Les Bazis (09), Maison de la musique (81), CCN de Nantes (44), Théâtre Jean Vilar (94)...
En dehors de la création chorégraphique, Labkine a aussi pour objectif de mettre en oeuvre des actions et des outils qui permettent de transmettre aux danseurs, aux créateurs, aux élèves et aux amateurs de danse la richesse et la variété du mouvement contenues dans le répertoire. En s’appropriant les oeuvres, l’interprète ou l’élève enrichit ses connaissances sensibles, son vocabulaire corporel et son expérience directe et vivante aux oeuvres pour questionner sa propre démarche.
Labkine éditions a produit trois livres multimédias pédagogiques dans la collection "La partition chorégraphique, outil de transmission, outil d'exploration" : #01 Le croquis de parcours en 2013, #02 Transferts et tours en 2015 et #03 Corps- Espace prévu en 2018. Pour ces ouvrages, Noëlle Simonet travaille en collaboration avec Lise Daynac et la graphiste Perrine Moisan. Labkine reçoit le soutien de la bourse de recherche du CND en 2011, 2013 et 2015 et du fond de soutien à l’initiative et à la recherche d’Arcadi en 2013.